vendredi, mars 29, 2024
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Première indemnisation en France

Qu’est-ce que le diéthylstilbestrol ?

Le diéthylstilbestrol (DES) est un diphénol de synthèse aux propriétés œstrogèniques puissantes. Synthétisé au Royaume-Uni en 1938, il fut commercialisé notamment en France sous le nom de Distilbène. D’abord prescrit en 1938 aux femmes qui subissaient des avortements à répétition ou des accouchements prématurés comme procédé sécuritaire (il permettait disait-on à l’époque, d’éviter 15 à 25% de fausses couches enregistrées chaque année), le Distilbène fut promu, commercialisé et prescrit à grande échelle.

Les premiers problèmes qui ont précédé les indemnisations

Dans les décennies qui ont suivi les premières prescriptions, un certain nombre d’anomalies génitales ont été rapportées chez les enfants nés de mères ayant pris du DES pendant leur grossesse (les « enfants DISTILBENE »). Chez les filles, dès la puberté, ont été rapportées des malformations génitales, des risques augmentés de cancer du vagin et de nombreux cas de stérilité ; chez les garçons, les effets sont moins visibles, mais il a été rapporté des cas de sténose de l’urètre, des kystes de l’épididyme, des malformations de l’urètre, des testicules non descendus et des cas d’hypotrophie testiculaire ainsi qu’une diminution de la qualité du sperme.

La réaction des gouvernements face à l’indemnisation

indemnisation distilbene

La France prendra donc enfin, et à l’instar des États-Unis en 1971, de la Belgique en 75 et du Canada en 76, la décision d’interdire la prescription du Distilbène en 1977. Mais le mal était fait, et une génération d’enfants exposés au DES in utero est née entre 1940 et 1980. Les problèmes génitaux ainsi que les problèmes de stérilité posés par ces enfants devenus adultes représentent un authentique problème de santé publique au point qu’après plusieurs décennies de prescription, ce médicament est passé du statut de « pilule miracle » à celui de médicament catastrophe entrainant un scandale sanitaire planétaire.

Depuis, 80 000 femmes exposées au Distilbène tentent, souvent sans succès, de faire reconnaître leur préjudice auprès des tribunaux français. La cour d’appel de Paris a confirmé, vendredi après-midi, la condamnation des laboratoires UCB Pharma et Novartis à payer une somme totale de 213 000 euros d’indemnisation à une « fille Distilbène », souffrant d’un cancer : une première victoire judiciaire !

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