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La dimension psychologique de l’accouchement

Une odyssée inconsciente La grossesse est une période de bouleversement que certain compare à la période de l’adolescence. Elle occasionne réorganisation personnelle et remise en cause des processus mentaux qui semblaient jusque là spontanés. C’est aussi une étape essentielle dans la vie d’un couple, tant sur le plan psychologique que sexuel. Préparer une naissance, c’est aussi se préparer à la parentalité. Hélas, on dit « préparation à l’accouchement » mais rarement « préparation à la naissance ». Or, trop souvent, si on conçoit bien que la mère accouche, on a tendance à oublier que l’enfant, lui, naît. Il est important de s’occuper des deux aspects de l’évènement. C’est pourquoi, la préparation à l’accouchement de la mère devrait aussi prévoir la préparation à la naissance de l’enfant. Préparer la naissance à venir c’est aider à l’individualisation mère-enfant pendant la grossesse. C’est aider à être proche, intime, mais distinct, car on ne se rencontre vraiment que si on est distinct l’un de l’autre: il va falloir se séparer, l’enfant va passer du dedans au dehors, il s’agit que la mère apprenne à s’adresser à son enfant comme à un Être qui est autre et non comme à un Elle-même-intérieur. Toutes les mères se demandent si elles sauront à la fois, éviter cette relation fusionnelle, tout en étant attentive et aimante… En somme, la crainte qui s’exprime est : saurons-nous être une mère à la hauteur… ? Une grossesse par étapes On peut diviser les 9 mois de grossesse en trois étapes fortes d’évolution et de prise de conscience dans la vie d’une femme. psychologie accouchement Durant la 1ère période, il faut acquérir l’identité maternelle, l’assimiler d’après notre propre histoire de femme : la conception de l’enfant que nous avons été au regard de notre relation avec nos propres parents. Cela provoque une sorte de régression : on se revoit petite fille et la future maman explore ses souvenirs et rêve beaucoup de son enfance. Aussi, la grossesse pourra être abordée soit comme un événement heureux, valorisant, soit avec l’angoisse due à la déformation corporelle, à la fatigue. L’ambivalence des sentiments de refus et d’acceptation pourront entraîner des vomissements, des malaises, des dégoûts… de l’instabilité. Les modifications hormonales toucheront l’humeur, la sexualité…En bref, c’est le moment de s’installer dans ce nouveau statut de mère, et cela ne se fait pas sans heurts. Au cours de la 2ème période, l’enfant est accepté, il bouge, se distingue de la mère. C’est une période sereine. La femme se suffit à elle-même, son corps s’épanouit, le dynamisme est retrouvé. Elle ressent une grande sensibilité au monde extérieur. La femme commence à concevoir son enfant comme différent d’elle tandis que le  père acquiert son identité de père et peut, le cas échéant vous aider psychologiquement à porter l’enfant; C’est durant la 3ème période que commence le travail de séparation. Les parents confrontent l’enfant imaginaire à l’enfant réel : c’est le moment d’assimiler qu’il va naitre réel, autonome et différent. Le processus de « deuil » de l’enfant parfait, comblant toutes nos espérances doit être achevé à l’accouchement. Et finalement, l’accouchement Vient le moment fragile de l’accouchement à proprement parlé. Tout ce qui peut advenir dans la réalité de la vie, et dans l’environnement de la femme qui accouche, concernant la sexualité, l’accident, la rupture et la mort, est susceptible de brutaliser violemment les fantasmes inconscients, et de lever soudainement le refoulement mis en place depuis fort longtemps, créant ainsi un risque sévère pour l’état de santé psychique de la femme accouchée. En fait, tout ce qui était soigneusement enfoui, peut être réveillé dans la pensée consciente et faire fracas au moment de l’accouchement jusqu’à empêcher son bon déroulement. La relaxation, la sophrologie, la visualisation sont des méthodes souvent utilisées pour préparer la mère à vivre plus sereinement son accouchement. Malheureusement, nous constatons que la dimension psychologique de la naissance est encore trop souvent négligée. Tout au plus parle-t-on du baby blues qui suit la naissance. Or les psychologues et psychothérapeutes se sont aperçus dans certaines thérapies que la naissance est chargée de nombreux ressentis, y compris l’étape prénatale.

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